Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


LE SYNDROME DU CHEIKH par K.Selim

Publié par The Algerian Speaker sur 10 Juillet 2013, 14:24pm

Catégories : #Editos : let's go

Crise grave en Egypte, guerre civile banalisée en Syrie, un Liban sans cesse menacé par la mise à feu des clivages sectaires… En cette veille de ramadhan, le paysage arabe est aussi chaotique qu'imprévisible. La seule transition qui marche, celle de la Tunisie, fait l'objet d'attaques présumées démocratiques mais assurément très droitières, très «restauratrices» de l'ancien ordre.

C'est probablement ce qui se passe en Egypte où les «révolutionnaires» se retrouvent de facto avec les «fouloul» du régime - le mot «ancien» ne lui sied pas car il n'est jamais parti - Moubarak dans une entreprise, très risquée, de restauration de l'ordre autoritaire. Certains d'entre eux le pressentent de manière intuitive même s'ils répètent la logomachie de «33 millions» de marcheurs le 30 juin : ils ont besoin de l'armée et en auront besoin d'elle. En mettant à leur tour leurs forces dans la rue et en défiant l'armée, les Frères musulmans ramènent l'équation à sa plus simple expression. Certains des adversaires des Frères musulmans sont troublés par le fait que le parti salafiste Nour soit très courtisé alors que cela participe à l'habillage de la «restauration». Des «laïcs» un peu trop euphoriques en appellent même à l'interdiction de tous les partis religieux.

Beaucoup de choses n'ont plus de sens en Egypte. Personne ne peut prédire, malgré le poids de l'armée, dans quelle direction iront les choses. L'épisode de cheikh Al-Azhar qui a décidé de se mettre en «retraite» et donc de ne plus rien dire est édifiant. Il y a quelques jours, il apportait, avec le patriarche copte, sa caution à la décision de l'armée de démettre Mohamed Morsi. Après le carnage de la Garde républicaine et à défaut de dénoncer ouvertement l'armée, il a décidé de devenir muet. En l'espace de quelques jours, on a assisté à une dilapidation du crédit d'un homme et d'une fonction symbolique qui auraient pu être un «recours» s'il ne s'est pas impliqué dans la décision politique de l'armée de destituer Morsi. Personne n'attendait de lui qu'il défende Morsi - le cheikh d'Al-Azhar ne s'entendait pas avec les Frères musulmans - mais s'il avait préservé une distante réserve, il aurait pu servir aujourd'hui de recours.

Pour justifier la mesure prise, il avait invoqué le principe qu'entre deux maux il fallait choisir le moindre. Sauf que le moindre mal pour un «symbole» dans un contexte où la société est divisée aurait été de se préserver comme recours. Il est aujourd'hui un «symbole» inutile puisqu'une partie de la population égyptienne, celle qui est la plus encline à l'écouter, ne le considère pas comme un recours, mais comme un homme qui a pris parti. Dans le bras de fer qui se déroule en Egypte, les forces du changement - dans son acception non idéologique, c'est-à-dire les courants qui n'étaient pas au sein du régime - se sont divisées. Les Frères musulmans en gérant sans aucune finesse la transition sont largement responsables de cette division. Dans l'autre camp, l'anti-islamisme primaire a largement joué pour contribuer au blocage de la transition.

CERTAINS THEORISENT SUR «L'ETAT PROFOND» EGYPTIEN SUR LE MODELE TURC, UNE ALLIANCE INFORMELLE ENTRE MILITAIRES, MAGISTRATS ET ELITES ECONOMIQUES QUI AURAIENT MIS FIN A «L'AVENTURE» DES FRERES MUSULMANS. AU-DELA DES MOTS, CET ETAT PROFOND N'EST QUE L'INCARNATION DU REGIME EN PLACE DEPUIS DES DECENNIES. ET IL SERAIT NAÏF DE CROIRE QU'IL N'A FAIT QUE STOPPER LES «FM». C'EST BIEN «L'AVENTURE DEMOCRATIQUE», C'EST-A-DIRE LA SOUVERAINETE DES CITOYENS EXPRIMEE PAR LES URNES, QUI EST CENSUREE. L'ARMEE VIENT DE METTRE EN GARDE CONTRE TOUTE PERTURBATION DANS LE «DELICAT ET COMPLEXE» PROCESSUS DE TRANSITION. LE MESSAGE NE S'ADRESSE PAS AUX FRERES MUSULMANS SEULEMENT. L'ETAT «PROFOND» S'IL PARVIENT A FAIRE PASSER LA PILULE MORSI ET SI LA SITUATION NE DEGENERE PAS EN DESORDRE DANTESQUE, SE DONNERA UN SURSIS DURABLE. MAIS IL Y A BEAUCOUP DE «SI», TELLEMENT DE SI QU'ON SE DEMANDE SI LE MOT «AVENTURE» EST UTILISE A LA BONNE PLACE.

Crise grave en Egypte, guerre civile banalisée en Syrie, un Liban sans cesse menacé par la mise à feu des clivages sectaires… En cette veille de ramadhan, le paysage arabe est aussi chaotique qu'imprévisible. La seule transition qui marche, celle de la Tunisie, fait l'objet d'attaques présumées démocratiques mais assurément très droitières, très «restauratrices» de l'ancien ordre.

C'est probablement ce qui se passe en Egypte où les «révolutionnaires» se retrouvent de facto avec les «fouloul» du régime - le mot «ancien» ne lui sied pas car il n'est jamais parti - Moubarak dans une entreprise, très risquée, de restauration de l'ordre autoritaire. Certains d'entre eux le pressentent de manière intuitive même s'ils répètent la logomachie de «33 millions» de marcheurs le 30 juin : ils ont besoin de l'armée et en auront besoin d'elle. En mettant à leur tour leurs forces dans la rue et en défiant l'armée, les Frères musulmans ramènent l'équation à sa plus simple expression. Certains des adversaires des Frères musulmans sont troublés par le fait que le parti salafiste Nour soit très courtisé alors que cela participe à l'habillage de la «restauration». Des «laïcs» un peu trop euphoriques en appellent même à l'interdiction de tous les partis religieux.

Beaucoup de choses n'ont plus de sens en Egypte. Personne ne peut prédire, malgré le poids de l'armée, dans quelle direction iront les choses. L'épisode de cheikh Al-Azhar qui a décidé de se mettre en «retraite» et donc de ne plus rien dire est édifiant. Il y a quelques jours, il apportait, avec le patriarche copte, sa caution à la décision de l'armée de démettre Mohamed Morsi. Après le carnage de la Garde républicaine et à défaut de dénoncer ouvertement l'armée, il a décidé de devenir muet. En l'espace de quelques jours, on a assisté à une dilapidation du crédit d'un homme et d'une fonction symbolique qui auraient pu être un «recours» s'il ne s'est pas impliqué dans la décision politique de l'armée de destituer Morsi. Personne n'attendait de lui qu'il défende Morsi - le cheikh d'Al-Azhar ne s'entendait pas avec les Frères musulmans - mais s'il avait préservé une distante réserve, il aurait pu servir aujourd'hui de recours.

Pour justifier la mesure prise, il avait invoqué le principe qu'entre deux maux il fallait choisir le moindre. Sauf que le moindre mal pour un «symbole» dans un contexte où la société est divisée aurait été de se préserver comme recours. Il est aujourd'hui un «symbole» inutile puisqu'une partie de la population égyptienne, celle qui est la plus encline à l'écouter, ne le considère pas comme un recours, mais comme un homme qui a pris parti. Dans le bras de fer qui se déroule en Egypte, les forces du changement - dans son acception non idéologique, c'est-à-dire les courants qui n'étaient pas au sein du régime - se sont divisées. Les Frères musulmans en gérant sans aucune finesse la transition sont largement responsables de cette division. Dans l'autre camp, l'anti-islamisme primaire a largement joué pour contribuer au blocage de la transition.

CERTAINS THEORISENT SUR «L'ETAT PROFOND» EGYPTIEN SUR LE MODELE TURC, UNE ALLIANCE INFORMELLE ENTRE MILITAIRES, MAGISTRATS ET ELITES ECONOMIQUES QUI AURAIENT MIS FIN A «L'AVENTURE» DES FRERES MUSULMANS. AU-DELA DES MOTS, CET ETAT PROFOND N'EST QUE L'INCARNATION DU REGIME EN PLACE DEPUIS DES DECENNIES. ET IL SERAIT NAÏF DE CROIRE QU'IL N'A FAIT QUE STOPPER LES «FM». C'EST BIEN «L'AVENTURE DEMOCRATIQUE», C'EST-A-DIRE LA SOUVERAINETE DES CITOYENS EXPRIMEE PAR LES URNES, QUI EST CENSUREE. L'ARMEE VIENT DE METTRE EN GARDE CONTRE TOUTE PERTURBATION DANS LE «DELICAT ET COMPLEXE» PROCESSUS DE TRANSITION. LE MESSAGE NE S'ADRESSE PAS AUX FRERES MUSULMANS SEULEMENT. L'ETAT «PROFOND» S'IL PARVIENT A FAIRE PASSER LA PILULE MORSI ET SI LA SITUATION NE DEGENERE PAS EN DESORDRE DANTESQUE, SE DONNERA UN SURSIS DURABLE. MAIS IL Y A BEAUCOUP DE «SI», TELLEMENT DE SI QU'ON SE DEMANDE SI LE MOT «AVENTURE» EST UTILISE A LA BONNE PLACE.



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